Voila maintenant près d'une semaine que Mathias est arrivé, mais l'aventure n'a vraiment commencé pour moi que le matin où nous avons quitté Alexandrie. Départ en bus pour Siwa. A 8h, Alexandrie est déjà en effervescence. Mis à part les sermons en arabe que le chauffeur met à fond, le voyage est sans histoire jusqu’à Marsa Mathroug. On longe la côte, la mer n’est jamais très loin. Arrivé à Mathroug, première escale, le moteur fait des siennes. Il faudra 2h30 à une demi douzaine d’égyptiens pour en venir à bout. La gare routière n’a rien d’intéressant, si ce n’est des figues fraiches et des mangues. On fini néanmoins par repartir. A 139km de Siwa, pause. Dans un café. Au milieu de nulle part. En fait, il ne faut pas croire, la route pour Siwa est un peu fréquentée, et le bus fait quelques arrêts pour déposer des gens, quelque part.

Tant bien que mal, on arrive à Siwa. On trouve l’hôtel, une fois que je me sois souvenue que sur une carte, la droite c’est l’est, et non l’ouest (heureusement Siwa n’est pas très grande ). L’hôtel possède un fort sympathique jardin, où l’on déjeune très bien (à midi, et directement en repas). Pour le soir, c’est restaurant. En général bon. Mais il ne faut pas être pressé. Au moins, on est sur que tout soit fait à la demande...

Siwa possède un ancien fort en terre crue, qui protégeait contre les razzias, il y a encore un siècle. Il tombe actuellement en ruine, faute d’entretient. Ca visite permet d’avoir un jolie points de vue sur toute l’oasis.

Notre première après midi fut occupée par une petite balade à vélo. En fait, juste 4km pour rejoindre le lac. Là bas, pause sieste, bricolage, découverte... Les fossiles abondent, le lac est salé, le palmier (la feuille) se taille très bien. On reste jusqu’au couché du Soleil. Les couleurs sont chouettes, les changements de lumières font ressortir les dunes à l’horizon, la Lune se lève. Une fois le Soleil couché, les moustiques attaquent. Le retour fut assimilable à une débandade.

C’est la basse saison à Siwa. Il y a peu de touristes. Et comme tout le monde propose des balades dans le désert, tout le monde nous en parle... Cela nous permet de pêcher des informations. Sur comment marche le système, les militaires, les prix. Aussi sur ce qu’ils sont près à faire. Quand on parle de la mer de sable, la réaction est : "vous ne voulez pas revenir ? ". On est vite fixé.

Finalement le lendemain on part pour Bir Wared, une source d’eau chaude. On ne savait pas alors qu’au lieu de 4, on serait 12. Le chauffeur est honnête avec nous. La première voiture passe une grande dune, mais lui bloque "les freins ne sont pas assez bon...". Si c’est un égyptien qui le dit... On passe d’abord par une source d’eau froide (~25°C) où l’on se baigne. C’est très agréable comme luxe. Mathias sort la voile, ça tire un peu. Ensuite, source chaude. On voit le passage des précédents. Sinon le cadre est jolie, et le thé succulent. Enfin pause fossile. En fait il y en a partout. L’affleurement est là plus accessible. On y trouve même du corail.

Le camp pour la nuit est une cabane de brique construite près d’une piscine alimentée par un puit. La piscine sert en tant que telle, mais aussi pour l’eau à boire, et probablement à cuisiner... Le repas fut d’ailleurs très bon. La nuit, c’est une couverture par terre, et hop... Le levé de Lune fut particulier. Rousse et pleine, on la voie émerger de l’horizon. Mis à part un peu de bruit dus au surpeuplement, ce fut très agréable.

La conduite dans le désert est particulière. Les véhicules n’étaient pas très jeunes. Par moment, le paysage rappel la montagne, mais couleur sable. En fait, on ne s’est jamais éloigné de Siwa à plus de quelques kilomètres. Mais on a réussi à n’avoir que des dunes pour paysage sans trop de traces de roues. L’impression est très particulière. On se sent vraiment seul, face à l’immensité. Cela est enivrant. Le vent soulève la poussière, et la fait voler en épousant les courbes du sol, faisant flotter comme un spectre sur ces buttes de sable. Les formes sont fabuleuses ; l’harmonie du sable est impressionnante. Tout bouge, mais cela reste.

L’eau n’apparait pas ici manquer. Entre deux dunes apparait un reflet d’argent et de la verdure.